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La fausse couche: et si on en parlait?

par | Fév 23, 2020 | Non classé

Les fausses couches, ou avortements spontanés, concernent environs 10 à 15% des grossesses et se produisent jusqu’à la 20ème, voir la 22ème semaine de grossesse (après ce stade, il est question d’accouchement prématuré). Nombreuses sont les femmes, partout dans le monde, à vivre l’expérience de la fausse couche au moins une fois dans leur vie. Et nombreuses sont celles qui suite à la fausse couche, ont cherché de l’information relative à cet évènement. Il existe un très grand nombre de sites d’informations, de livres, d’articles scientifiques qui abordent le sujet. Quelles sont les causes de la fausse couche? Quels sont les symptômes, les signes? Que faire d’un point de vue médical? Mais la plupart du temps, la fausse couche est avant tout décrite comme un évènement naturel sans aucune gravité. C’est sans doute le cas d’un point de vue strictement médical (et encore, il y a des exceptions). Mais qu’en est-il du facteur psychologique et émotionnel?

Qu’en est-il de la douleur psychique que les femmes peuvent ressentir lorsque cela arrive? Que l’on perde un bébé à deux mois ou à quatre mois, c’est douloureux. Si petit soit-il, si abstraite soit son existence aux yeux de l’entourage, pour la maman, c’est douloureux. Car elle vient de perdre son bébé. Elle s’était probablement déjà projetée, on avait déjà pensé au prénom, on connaît peut-être déjà le sexe…On se souvient de la façon dont on a annoncé la nouvelle au papa, et de l’expression de joie sur son visage…On était tellement heureuse d’être enceinte. Et voilà qu’on le perd. Les saignements, l’angoisse, la douleur physique, le curetage, le bouleversement hormonal…Et à l’intérieur, ce qui peut être vécu comme une terrible perte, un vide.

Et dans ces conditions difficiles, nombreuses sont celles qui ont entendu des phrases supposées les consoler comme: « ça aurait pu être pire! Tu n’étais qu’au tout début. », « c’est quand-même mieux que d’avoir un enfant handicapé à vie », ou encore : « vous êtes jeunes, vous en referez un autre ». Et toutes ces phrases sensées rassurer la maman, ne font que transmettre le message suivant : « ce n’est pas si grave, tu ne devrais pas être si triste ». Ces phrases, si bien intentionnées soient-elles, ne consolent pas. Sans doute que si la fausse couche avait eu lieu plus tard, cela aurait été encore plus pénible, et alors? En quoi est-ce sensé être efficace d’entendre cela? Autre cas de figure: le silence. Le papa, les proches, ne sachant pas comment réagir face à la souffrance de la mère, n’en parlent pas. Comme si ce bébé n’avait jamais existé.

Il est fréquent que la maman se sente coupable de la perte du bébé. Même si dans une grande majorité des cas, elle n’est pas du tout responsable de la fausse couche, elle peut avoir le sentiment de ne pas avoir pu le garder. Si le bébé était désiré, attendu, sa perte représente une terrible douleur. C’est un vrai deuil à faire. Et entendre dire que « c’est naturel », « sans gravité », « pas si grave »,…cela n’aide pas. Pour certaines femmes, c’est une source de mal-être supplémentaire, car elles ne se sentent pas reconnues dans leur souffrance. Pire, elles ne se sentent pas légitimes, comme si elles n’avaient pas le droit de ressentir ces émotions.

Alors avec cet article, j’ai envie de passer un message à toutes les lectrices qui ont connu une ou plusieurs fausse(s) couche(s):

Si vous avez mal, c’est normal. Vous vivez, ou avez vécu un évènement difficile et éprouvant physiquement et psychiquement. Vous avez le droit de ressentir de la peine. Vous avez le droit d’être en deuil. Et vous n’avez pas à le faire seule. Parlez-en, écrivez-le, posez ce que vous avez à poser. C’est un travail qui peut prendre du temps, pour certaines plus que pour d’autres. Vivez ce travail du mieux que vous pouvez et n’oubliez pas que vous n’avez pas à traverser cette épreuve seule.

Et aux personnes qui ont dans leur entourage une femme qui vient de faire une fausse couche, s’il vous plaît, avant de lui dire ce qu’elle devrait ou non ressentir, demandez-lui comment elle va. Comment elle vit cela. Et si c’est difficile pour elle, dites-lui qu’elle a le droit d’avoir de la peine, que c’est normal. Vous l’aiderez à se sentir écoutée et moins seule.

Je vous invite à partager vos commentaires et vos expériences. Alors, la fausse couche, on en parle?

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